philosophie
Introduction
Rendre meilleurs les élèves : une utopie ?
Dans le passé, on a essayé différents leviers pour pallier aux échecs scolaires : Plus d'enseignants et d'encadrement, des moyens financiers et matériels supplémentaires, des programmes et des examens simplifiés, des horaires minorés, des cours personnalisés, des redoublements, etc ...Hélas ces pistes n'ont pas généré d'amélioration sensible.
Cependant la valeur et la pédagogie de la culture dispensée par les enseignants restent excellentes et ne sont jamais remises en cause. Pour preuve, d'ailleurs, l'immense majorité des élèves réussit. En fait les raisons, qui font que certains élèves ont des difficultés à suivre ou échouent, se situent hors les murs de l'école. Elle a pour cause un environnement familial et sociétal peu favorable , en particulier aux études.
C'est à la société d'intervenir, pas aux professeurs qui ne sont pas des assistantes sociales. Pour rendre meilleur cet écolier, qui part avec un handicap important, l'école peut et doit recréer une "société" en son sein porteuse de vraies valeurs. Cette nouvelle vie scolaire va régénérer l'enfant. Puis les professeurs prendront le relai pour l'amener au succès.
Mais pour que cet écolier accepte de passer toutes ses journées dans cette nouvelle "société scolaire", l'école doit d'abord l'aimer et ne pas le discriminer. Concrètement cela veut dire que l'école doit commencer par plaire aux enfants. Et tout le monde sait que le jeu plait aux enfants parce qu'ils sont fondamentalement joueurs.
Des chercheurs de l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière ont constaté qu'entre un rongeur "oisif" et un autre, dont on stimule la motricité, le gyrus dentelé, lieu de la mémoire et de l'apprentissage, de l' "actif" a une taille double par rapport à celui de l' "oisif". Ce constat est aussi valable,toute proportion gardée, pour les enfants et confirme l'adage romain :
mens sana in corpore sano
En musclant son corps, on muscle son cerveau. Il convient donc de programmer une dynamique corporelle attrayante et intense pour les élèves afin d'accroître aussi leurs capacités intellectuelles.
A l'école, le seul lieu où l'enfant peut se mouvoir est la cour de récréation. C'est dans cet enclos que, tous les jours, à toutes les heures, il doit pouvoir se recréer, se ressourcer ou se distraire agréablement de la contrainte d'écoute et d'apprentissage qu'il subit en classe.
On peut en déduire que la cour de récréation doit devenir un bel espace où l'écolier serait heureux de se régénérer en toute liberté.
Mais si la cour est vide, on ne laisse aucune initiative à l'enfant puisqu'il ne peut rien choisir ni rien réaliser face à une vacuité qui lui impose une oisiveté teintée de mélancolie, voire de violence parfois.
La liberté n'existe et ne se révèle que si l'écolier peut y jouir de ses facultés de décision et d'accomplissement, qui doivent, en plus, être attractives pour lui.
Pour apprendre à écrire à l'écolier, le professeur malgré tout son savoir faire, n'aboutirait à rien si on ne fournissait pas à l'élève un crayon et du papier. De même pour se bouger en toute liberté, l'enfant a besoin de jeux dans sa cour.
Hélas, on trouve parfois des balançoires, des toboggans, des rampes d'escalade, des parcours d'équilibre qui proposent seulement une ou deux options à l'enfant.
Par là, l'adulte reconnait qu'il a conçu ces jeux pour que l'enfant se balance, glisse, grimpe ou réalise un parcours en suivant telle voie sans pouvoir faire autre chose que ce qui a été décidé pour lui.
Cette tutelle implicite de l'adulte condamne l'écolier à une gestuelle répétitive qui le lasse, l'agace, l'abêtit à terme et dont il ne songe qu'à se libérer.
Mais puisque l'attractivité de l'école est susceptible d'être fortement amplifiée par le jeu, à condition qu'il préserve la liberté des enfants, un sondage, réalisé auprès des décideurs, préconise que les jeux soient aussi :
- écologiques
- sécuritaires
- économes à l'achat, à l'installation, à l'exploitation
- générateurs d'une motricité intense et pérenne.
- bons pour la santé et le progrès
- pédagogiques
- solides
- vieillissants bien
Les enfants, qui sont en fait les "clients utilisateurs", veulent que ces jeux soient beaux et qu'ils leur procurent le bonheur qu'ils décident et dont ils ont envie.
En résumé, il faut mettre dans la cour des jeux qui répondent aux voeux précités pour que tous soient satisfaits et que l'école devienne par là attractive pour les élèves. La finalité consiste , en effet, à ce que la présence volontaire et heureuse des élèves à l'école soit boostée par la joie qu'ils vont éprouver dans leur cour de récréation.